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MISIA La dame de la nuit LA DIVA DU FADO LA PLUS GRANDE INTERPRETE DU FADO CONTEMPORAIN Le dixième album de MÂisia est un retour au Fado Traditionnel, une mise en scène plus intimiste et émotionnelle de la chanteuse. Il marque un retour à un album de fado pur après 10 ans (Ritual 2001), et il marque surtout 20 ans de carrière discographique (MÂisia 1991). Le concept de ce projet, ce sont les musiques traditionnelles, avec des textes écrits exclusivement par des femmes poètes, écrivains (Agustina Bessa Luis, Helia Correia, Lidia Jorge, etc), chanteuses ou fadistes elles mêmes, comme c est le cas pour Amália Rodrigues, Amélia Muge, ou bien MÂisia en personne. Comme dans son disque Garra Dos Sentidos, les musiques du vieux Fado traditionnel auront, au-delà du trio de guitare, les lignes mélodiques de l accordéon, du piano et du violon, les instruments que MÂisia a introduits dans son fado depuis ses premiers enregistrements et qui constituent sa sonorité . Pour la première fois dans l histoire du Fado, voici un album dans lequel la femme n est pas seulement la muse ou la chanteuse. Elle-même est auteur et crée les univers poétiques pour ce genre. Tous les textes de cet album sont écrits spécialement pour la voix de MÂisia, comme il est d usage dans tous ses disques, à l exception de certains poèmes qui ont été choisis dans l oeuvre d écrivaines disparues. LE FADO INCARNE MÂisia souhaite attirer l attention sur la qualité des arrangements musicaux de cet album, réalisés sous la direction du musicien portuguais Carlos Azevedo. Sans dénaturaliser le Fado Traditionnel, dans Senhora da Noite et grâce à ses larges connaissances de ce genre musical, Carlos Azevedo ouvre la porte à d autres univers musicaux, toujours en respectant la profondeur émotionnelle du poème et avec un bon goût rare qui fuit la banalisation détaillée.

Le nouvel album de Rokia Traoré Beautiful Africa est le 5e jalon discographique d'une trajectoire unique, tracée sous le double signe de l'exigence et du plaisir. L'album est réalisé par John Parish (PJ Harvey, Eels). Avec toute la spontanéité qui fonde son inspiration, Rokia Traoré y réaffi rme sa volonté d'échapper aux carcans des poncifs et des genres. Malienne de naissance et de culture, la musicienne, fi lle de diplomate, a couru le monde et connu l'exil dès son enfance. Déjà dans Mouneïssa (1998), Wanita (2000) et Bowmboï (2003), Rokia Traoré rénovait ainsi de l'intérieur les traditions de son pays, en rassemblant des instruments que la coutume tendait à dissocier, comme le balafon, le n'goni et la guitare acoustique ; ou encore en collaborant avec les Américains du Kronos Quartet. Avec Tchamantché (2008) pour lequel elle a remporté une victoire de la musique, elle a négocié un premier tournant, en intégrant dans son bagage sonore la guitare électrique, devenue son nouvel outil de prédilection, la basse et la batterie ; révélant les liens du sang et du son qui la raccordaient à Billie Holiday comme à Ali Farka Touré, à la chanson française comme à la famille du rock ou des singerssongwriters anglo-saxons. Dans Beautiful Africa, elle a rassemblé un noyau musical malien et un contingent d'instrumentistes européens et même un beatboxeur autralien. Le résultat de leur association est confondant de musicalité. Visant comme toujours à l'essentiel, touchant le nerf et la fi bre mêmes des chansons, la griffe sonore de John Parish excelle à mettre au jour les lignes de force du langage de Rokia Traoré par ce mélange de calme intérieur et d'indéfectible détermination qui caractérise les esprits conquérants.